LE MONDE, 2025, ET VOUS
En 2024, l’économie mondiale a fait preuve d’une résilience remarquable. Les entreprises ont enregistré une hausse significative de leurs bénéfices et l’inflation a commencé s’atténuer. Ce contexte a été propice à de bonnes performances sur les marchés actions mondiales (+15.7% pour l’indice MSCI All Country World Index l’an passé).
Derrière ce constat, se cache évidemment de très fortes disparités régionales. L’économie a été : robuste au Etats Unis, en souffrance en Chine et totalement à l’arrêt en Europe. L’archipélisation du monde s’est intensifiée et restera le terrain de jeu des consommateurs, des épargnants, des chefs d’entreprises et des dirigeants politiques en 2025. Le contexte nécessitera plus que jamais de l’agilité, du suivi, et une juste prise de risque pour les investisseurs.
Il est vrai que l’analyse de l’environnement économique et financier est une des briques incontournables en matière d’allocation d’actifs. Mais, l’accompagnement personnalisé reste la clé de la réussite. Chaque client a ses propres projets, ses contraintes, échéances, personnalité et convictions.
Alors, soyez assurés de ma vigilance sur les marchés et de l’intérêt que je porte personnellement à vos stratégies patrimoniales. Ensemble, nous les guiderons dans la bonne direction.
Le sentiment des investisseurs
Janvier fait partie de ces « temps forts » de l’année où le monde économique et financier présente ses analyses et perspectives pour l’année à venir. Que retenir ? Le monde a les yeux rivés sur l’Amérique de Donald Trump et sur l’Europe. Le vieux continent, bien qu’à l’arrêt sur le plan économique et politique, n’a peut-être pas dit son dernier mot. Et il pourrait même créer la surprise.
A l’échelle mondiale
- 2025 s’ouvre sur un nouveau paysage politique. Après la « super année électorale » que l’on a vécu en 2024 (durant laquelle 3,7 milliards d’électeurs ont été voter dans 72 pays), le second mandat de Donald Trump aux États-Unis, amplifient les incertitudes autour de l’inflation, de la croissance et des échanges commerciaux. La volatilité sur les marchés de capitaux restera importante.
- Les investisseurs s’attendent à une désynchronisation des économies et des politiques monétaires de part et d’autre de l’Atlantique en 2025. Les opportunités vont émerger d’événements et décisions aux effets contradictoires selon les zones.
- Du changement dans la continuité: On assistera à des évolutions en matière de chaînes d’approvisionnement et de relations économiques, mais les échanges commerciaux mondiaux resteront la principale composante du PIB mondiale (60%). Les pièces de l’échiquier mondial seront probablement plus difficiles à déplacer pour le gouvernement de Trump.
USA à fond la forme
En 2025, le marché actions reste attractif grâce à une croissance économique solide, à des bénéfices robustes et à une forte innovation. Les dirigeants misent sur une croissance de la productivité, alimentée par de nouvelles avancées en intelligence artificielle. Mais le programme de Donald Trump est inflationniste (augmentation des tarifs douaniers, limitation de l’immigration et prolongation des réductions d’impôts qui arrivent à expiration). Il pourrait avoir pour conséquences :
- De nuire au secteur des exportations si les partenaires commerciaux des États-Unis devaient mettre en place des représailles.
- D’impacter à la baisse la croissance de la consommation, sous l’effet de la baisse de l’immigration du taux d’épargne bas des Américains (4%).
- La croissance de l’investissement pourrait également ralentir, car les ménages et les entreprises, qui ont bloqué des taux bas pendant la pandémie, doivent désormais se refinancer à des taux plus élevés.
Il convient donc de rester attentif
- Aux 100 premiers jours de Donald Trump à la Maison Blanche : Les baisses d’impôts et les déréglementations promises stimuleront la croissance à court terme, mais un protectionnisme accru risquerait de freiner l’économie et d’exacerber l’inflation.
- La perspective d’un dollar fort va peser sur les exportations américaines et mettra en difficulté les économies émergentes endettées en dollars.
- L’intelligence artificielle : Une correction significative est à craindre en cas de déception des investisseurs quant à la capacité des entreprises à transformer concrètement cette technologie en résultats. Gardons également à l’esprit que le développement de l’IA pose des défis énergétiques par sa forte consommation, et que nous ne savons pas comment les relever.
Perspectives européennes
Pour relancer sa croissance, l’Europe bénéficie d’un certain nombre de facteurs favorables. Synthèse des forces structurelles et conjoncturelles :
De nombreux facteurs de soutien à la consommation
- Malgré la méfiance actuelle, les européens vont consommer davantage en 2025. Avec un taux d’épargne élevé (15.7% contre 4% aux Etats Unis) et une croissance des salaires en hausse (+ 5.4% sur le 3e trimestre), on peut s’attendre à ce que les européens injectent toute ou partie de l’accroissement de leurs revenus.
- La demande de prêts des entreprises et des ménages repart à la hausse, sous l’effet de la politique d’assouplissement des conditions financières de la Banque Centrale Européenne.
- Le marché du travail bénéficie d’un taux de chômage historiquement bas (6.3% depuis novembre dernier).
Des opportunités sur les marchés actions
- Les niveaux de valorisations sur les marchés sont historiquement bas et font naître des points d’entrée pertinents, notamment sur nos entreprises compétitives à l’échelle mondiale (ex : santé, industrie et luxe).
- Les secteurs dont les valorisations reflètent actuellement un scénario de ralentissement devraient également rebondir si le sentiment venait à s’améliorer.
- Les perspectives de croissance des bénéfices par action sont attendues en progression ( 8%).
Enfin, dans un contexte de guerre économique, le secteur de l’industrie profitera des plans de relance allemands et chinois.
Les effets secondaires du programme de Trump
- En Allemagne, la nécessité d’accroître les dépenses militaires au sein des pays membres de l’OTAN constitue un élément supplémentaire de nature à inciter l’Allemagne à résoudre le blocage politique sur la question du budget.
- La volonté affichée de Donald Trump de trouver une issue rapide au conflit russo-ukrainien permettrait de lever une partie de la prime de risque qui pèse sur les marchés européens depuis le début du conflit.
Facteur différenciant : Le besoin en énergie propre devient un véritable atout pour la zone
- La transition écologique est en marche en Europe et des acteurs de premier plan y sont implantés.
- La baisse des taux qui se profile permettra une accélération des investissements pour répondre à une demande grandissante (exigence de souveraineté énergétique et hausse de la consommation d’énergie liée à l’intelligence artificielle).